Il est pour le moins curieux, mes chers collègues, que la modernité prônée par le présent projet de loi consiste à revenir au mode de scrutin de 1977. Il est également curieux de considérer qu'éloigner un peu plus encore les électeurs de leurs représentants rendra l'Europe plus concrète et plus proche de leurs préoccupations.
C'est juste une question pragmatique. Le scrutin régional est la norme – cela a été rappelé par de nombreux orateurs – dans la quasi-totalité des pays européens de plus de 20 millions d'habitants, et pour cause : bon nombre de politiques européennes se conduisent à l'échelle de ces vastes régions. Que cherchez-vous exactement ? Il est absolument illusoire d'imaginer qu'un changement des règles électorales permettra de susciter un surcroît d'intérêt des Français, et plus encore qu'il compensera le défaut d'implantation locale dont souffrent certaines formations politiques ici présentes, nous l'aurons encore constaté ce soir.
Aujourd'hui, madame la ministre, chers collègues, vous prenez une grande responsabilité : celle d'éloigner les Français de l'Europe en créant une distance supplémentaire avec leurs représentants. C'est pourquoi je tiens à rappeler le souhait des Républicains de représentants élus à l'échelon régional pour que la politique européenne continue d'avoir du sens aux yeux de nos concitoyens.