Je trouve que l'intervention précédente est emblématique de cette novlangue chère à la majorité. On nous explique que l'article 2, qui permettra de fait à ladite majorité de confisquer plus de 50 % du temps de propagande télévisuelle, favorisera la pluralité. C'est une nouvelle pépite, qui pourrait figurer dans un florilège comique si ce n'était à ce point problématique du point de vue du débat démocratique.
On a entendu ici beaucoup de déclarations sur l'importance du débat démocratique, sur le discrédit, parmi nos concitoyens et concitoyennes, de l'Union européenne telle qu'elle se construit, illustré par un taux d'abstention important. Je ne doute pas de la sincérité des uns et des autres, qui, avec des accents lyriques, en se référant aux pères fondateurs, etc. , affirment qu'ils ont à coeur de régler ce problème.
En même temps, comme sait si bien le faire la majorité, au-delà des discours, dans les actes et la pratique, on constate un piétinement de la diversité et du pluralisme. Oui, chers collègues de la majorité, encore une fois, vous pouvez arguer de la décision du Conseil constitutionnel sur la QPC, mais ce n'est pas cette juridiction qui a décidé de règles qui avantagent outrageusement votre mouvement. En tout état de cause, dans ce débat européen, ce seront le contenu politique du discours et la clarté sur le modèle européen à construire qui détermineront le choix de nos concitoyens et concitoyennes.