Je suis très étonnée par la volonté d'ajouter l'intervention des instituts de sondage dans le processus de détermination des temps de présence à l'antenne. Je sais que l'imbrication des mondes économique et politique est déjà réelle, mais l'abandon de la désignation des candidats possibles à des intérêts privés est une évolution tout à fait surprenante. Par ailleurs, il faudrait préciser qui pourra être à l'origine de ces analyses : les renseignements généraux, comme sous Napoléon III ? les instituts, qui ont intérêt à ce que les candidats leur commandent des études ? les fondations orientées politiquement, qui pourront éventuellement commander des études au cours des campagnes, sachant que les instituts de sondage poussent ou non les candidats ? Tout cela est d'autant plus étonnant que les Français vivent très mal la sélection des candidats possibles organisée par la télévision. La démocratie BFMTV, empirée par l'adjonction des sondeurs, est une évolution vraiment atterrante.