L'examen de l'amendement d'Éric Ciotti, que j'ai cosigné, va me permettre de m'exprimer sur la question.
Je voudrais d'abord dire aux collègues que l'humanité est quelque chose de partagé. Ce n'est pas parce que nous déposons des amendements que nous ne faisons pas cas de toutes les personnes, que celles-ci arrivent chez nous clandestinement ou qu'elles soient là depuis longtemps. Permettez-moi d'avoir une pensée pour les personnes qui se trouvent à la frontière avec l'Italie, ainsi que pour celles qui habitent à côté de Calais et qui souffrent ; on ne peut pas considérer que ce qui se passe dans les jungles, près de la frontière italienne ou dans le quartier de La Chapelle-Pajol à Paris soit humainement supportable, que ce soit pour les riverains ou pour les personnes qui vivent dans des conditions indignes. Une telle situation ne peut pas perdurer.
Je me permets aussi de rappeler qu'il a été délivré 262 000 titres de séjour, soit l'équivalent, en nombre d'habitants, de la ville de Bordeaux. On ne peut donc pas dire que la France manque à son devoir d'accueil et d'humanité.
S'y ajoutent 400 000 personnes en situation irrégulière. Les chiffres viennent d'être rappelés : seulement 5 % des personnes déboutées du droit d'asile sont éloignées. Au nom du respect de nos lois et de l'asile, ce trésor français, il me semble important de faire respecter l'éloignement, cet autre principe de la République, et d'arrêter de dévoyer l'asile.
Hier, en commission des affaires étrangères, nous avons reçu le directeur de l'OFPRA, et abordé toutes ces questions en détail avec lui. À force de voter des lois laxistes, on favorise le trafic d'êtres humains, qui, je le rappelle, représente 32 milliards d'euros, et les mariages illégaux eux-mêmes se négocient, afin de permettre aux intéressés d'acquérir la nationalité française.