Intervention de David Azéma

Réunion du jeudi 8 février 2018 à 11h00
Commission d'enquête chargée d'examiner les décisions de l'État en matière de politique industrielle, au regard des fusions d'entreprises intervenues récemment, notamment dans les cas d'alstom, d'alcatel et de stx, ainsi que les moyens susceptibles de protéger nos fleurons industriels nationaux dans un contexte commercial mondialisé

David Azéma, ancien directeur général de l'Agence des participations de l'État :

Il est facile de se libérer d'actions au fil de l'eau, si j'ose dire, mais pas de 20 % du capital : si l'on vend en bloc, le cours s'effondre. Vous avez raison en ce qui concerne le trading à haute fréquence, mais la question est beaucoup plus compliquée dans les autres cas. Les actions sont théoriquement des instruments liquides, mais elles cessent de l'être quand on a un bloc très important entre les mains – sans même aller jusqu'à 20 % du capital.

Je ne sais quoi vous répondre si vous me dites que la nationalisation des moyens de production est une meilleure option que le marché. C'est un débat de philosophie politique dans lequel je ne vais pas m'engager. En tant qu'observateur, j'ai compris que l'Europe et la France ont choisi l'économie de marché et que, dans ce cadre-là, les critères que j'ai évoqués sont ceux que l'on a choisi d'appliquer collectivement ou majoritairement. Cela étant, je ne peux vous contredire : si Alstom était une entreprise publique à 100 %, il n'y aurait pas de conflit entre les intérêts des actionnaires et la politique industrielle. S'il faut chercher des précédents historiques, ce serait l'équivalent de la Manufacture de Saint-Gobain sous Louis XIV, ou de la DCNS mais à l'époque des arsenaux…

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