Monsieur le président, madame la ministre des outre-mer, mes chers collègues, la cherté de la vie est un sujet de préoccupation important pour nos territoires d'outre-mer. En 2015, les études de l'INSEE ainsi que les travaux de l'Observatoire des prix, des marges et des revenus – OPMR – révélaient ainsi un écart global des prix avec la métropole allant de 6,9 % à 12,5 %.
Ces écarts, déjà importants, notamment si on les observe à travers le prisme du taux de chômage et de la pauvreté qui sévissent en outre-mer, le sont encore davantage s'agissant des produits de première nécessité et des produits alimentaires : 28 % de plus à la Réunion, 33 % en Guadeloupe et jusqu'à 38 % en Martinique. Il en est de même du matériel de construction, des abonnements à internet ou téléphoniques, ou encore du prix des véhicules et de leurs pièces de rechange.
Au cours de la campagne présidentielle, le candidat Emmanuel Macron avait pointé, dans de nombreux secteurs, l'existence de monopoles ou d'oligopoles comme étant la cause des prix élevés supportés par les populations d'outre-mer.
Au vu de ces éléments, dont vous avez évidemment connaissance, madame la ministre, pouvez-vous nous éclairer sur la politique menée par le Gouvernement afin de lutter contre les monopoles et oligopoles dans les territoires d'outre-mer ? Quelles actions envisagez-vous pour faciliter la saisine de l'Autorité de la concurrence et de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes – DGCCRF – lorsque la situation l'exige ?
Car s'il faut, à n'en pas douter, engager une politique globale co-construite avec les territoires ultra-marins, ce n'est dans ce domaine particulier qu'au prix d'actions fortes que nous pourrons agir contre la persistance de prix élevés dans nos territoires d'outre-mer.