Oui, la France possède le deuxième domaine maritime après les États-Unis et oui, elle peut faire encore mieux – elle a déposé des dossiers auprès des Nations unies en ce sens. Mais elle est loin d'être la deuxième puissance ! Tel est bien l'objectif du Gouvernement, qui a réuni le Comité interministériel de la mer – CIMer – dès le début de ce quinquennat afin de montrer l'importance qu'il attache à la question maritime, le développement maritime de la France reposant bien sûr largement sur les territoires d'outre-mer.
À la suite de ce CIMer, qui s'est tenu le 17 novembre, nous comptons agir dans plusieurs directions. En premier lieu, il importe de développer les ports d'outre-mer, en expérimentant des zones de duty free, en aménageant le régime fiscal ou en coordonnant mieux les ports proches les uns des autres – je pense à ceux des Antilles – pour leur permettre de devenir de véritables plateformes, des hubs maritimes dans leur bassin. N'oublions pas que ces ports français sont aussi des ports européens. Nous avons une place forte à prendre.
Nous devons également développer la pêche, bien sûr. Dans ce domaine traditionnel, nous manquons de filières organisées sur les différents territoires. Et n'oublions pas l'aquaculture, qui représente un espoir important. Certes, il y a des financements dans les DROM – département et région d'outre-mer – mais nous pouvons faire mieux et nous devons aussi avancer sur ce sujet dans les COM – collectivité d'outre-mer.
La formation est aussi essentielle : comment mieux faire connaître les métiers de la mer à nos jeunes qui souhaitent rester ou revenir dans nos territoires et qui connaissent très peu ces métiers ? Bien qu'insulaires, nombre d'entre eux tournent le dos à la mer, comme dans l'hexagone. Nous devons faire mieux.
Vous avez enfin évoqué cette richesse exceptionnelle et nouvelle qu'il nous faut exploiter : énergies marines, pharmacopée, cosmétiques, terres rares… Vous le voyez, nous avons un énorme défi économique mais aussi écologique à relever.