Madame la ministre, à quelques mois d'une nouvelle saison cyclonique que la population appréhende fortement, tout reste à reconstruire sur l'île de Saint-Martin. L'économie peine à redémarrer. Au mieux, nous pouvons espérer une reprise de la fréquentation touristique pour la saison 2019-2020.
Des entreprises sont encore dans l'attente d'expertises et d'indemnisations de la part des assurances. Nous craignons qu'elles ne déposent le bilan et licencient leurs salariés, ce qui serait un drame tant économique qu'humain.
Faute d'études statistiques, Saint-Martin se trouve dans un angle mort des politiques publiques. Ainsi, il est très difficile d'établir l'étendue des besoins, ce qui empêche de mener une véritable politique économique dans le cadre de la collectivité.
Un indice des prix reste à établir et le PIB doit être évalué. Nous ne disposons de données ni sur le taux de pauvreté, ni sur le commerce extérieur – bref, ce dont toutes les collectivités françaises bénéficient.
Nous espérons la création d'une antenne de l'INSEE à Saint-Martin. Alors même que la Commission européenne souhaite obtenir des données économiques actualisées afin d'établir les programmes opérationnels pluriannuels et d'en désigner les autorités de gestion, cette carence d'outils d'évaluation fiables risque de nous handicaper encore davantage.
Pour la période de programmation budgétaire 2021-2027, compte tenu de l'ampleur du chantier de reconstruction, Saint-Martin doit pouvoir gérer en toute autonomie les financements qui lui sont accordés par l'Europe.
Par ailleurs, la commissaire Mme Creu a annoncé l'octroi d'une aide financière pour catastrophe naturelle de 49 millions d'euros, prélevée sur le fonds de solidarité de l'Union européenne – FSUE. Madame la ministre, nous nous interrogeons sur la ventilation de cette aide entre les collectivités d'outre-mer concernées et l'État. Aucun effort ne doit être épargné pour relever Saint-Martin et Saint-Barthélemy.