Madame la ministre, la loi de finances pour 2018 n'a pas pris en compte les spécificités et les difficultés des outre-mer. Elle prévoit des coupes budgétaires qui n'ont pas réduit les inégalités latentes. Elle ne fait que pénaliser nos régions et aggraver les situations.
La loi sur l'égalité réelle outre-mer en est restée au stade de la déclaration de bonnes intentions. Aucune action concrète n'a été menée pour améliorer le quotidien des Ultramarins. Aucun résultat n'a donc été acquis pour une population qui ne peut plus attendre.
S'ajoute à cela la suppression de l'aide au logement accession, qui permettait aux ménages d'accéder à la propriété en finançant une partie de leurs emprunts. Ces familles n'ont plus la possibilité de devenir propriétaires. Condamnées à rester locataires à vie, elles seront encore plus dépendantes des aides locatives de l'État qu'auparavant. Par ailleurs, cette suppression affecte gravement l'activité des TPE et des PME, ce qui induit une perte d'emplois.
Le Président de la République a évoqué l'expérimentation des emplois francs dans certaines régions de France. Pourquoi celle-ci n'a-t-elle pas eu lieu dans nos territoires, alors même qu'ils sont particulièrement touchés par le chômage et la vie chère ?
La création de zones franches dans des secteurs d'activités pourvoyeurs d'emplois et spécifiques à chaque territoire d'outre-mer serait une bonne initiative. Elles permettraient aux très petites, petites et moyennes entreprises de mieux se développer et surtout de perdurer.
Madame la ministre, vous affirmez qu'il faut attendre la fin des assises des outre-mer pour dresser l'état des lieux afin de mieux établir les contrats de convergences qui en découleront.
À la suite des assises, entendez-vous présenter rapidement une grande loi relative aux outre-mer, afin de rendre effectives les déclarations d'intention de la loi de programmation relative à l'égalité réelle outre-mer, de corriger les lacunes des lois de finances et d'aider enfin les citoyens ultramarins en compensant les inégalités économiques et sociales avec la métropole ?