Intervention de Pierre Vatin

Séance en hémicycle du mercredi 21 février 2018 à 15h00
Questions sur la politique nationale en matière de sécurité routière et d'aménagement des infrastructures de transport

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Vatin :

Monsieur le secrétaire d'État, le Gouvernement a décidé d'abaisser la vitesse de 90 à 80 kilomètresheure sur les 400 000 kilomètres de routes nationales et départementales à double sens sans séparateur central. À propos d'une solution censée faire baisser la mortalité routière, le Premier ministre a dit qu'il ne le faisait pas « pour augmenter les recettes de l'État » et que « les recettes de cette mesure [seraient] reversées aux accidents de la route ». L'objectif serait donc exclusivement humanitaire, ce qui est malheureusement faux. L'enfer est pavé de bonnes intentions, et je vois un arbre qui cache la forêt.

Tout d'abord, cette mesure pose un sérieux problème de cohérence. Le rapport établi suite à l'expérimentation qui a été menée ne permet pas de conclure à un impact positif de la réduction de vitesse sur l'accidentalité et, partant, sur la mortalité. Qui plus est, les accidents de la route sont gérés et pris en charge par les services publics. Cette opération viserait donc à combler le déficit de ces services qui manqueraient cruellement de moyens. C'est alors à nouveau le contribuable, très fragilisé depuis le début du quinquennat, qui est mis à contribution. Ni nécessaire, ni proportionnée, cette mesure n'est peut-être pas le sujet. Elle ne vient que rallonger la liste des actions qui déplaisent. Le vrai sujet, c'est la politique fossoyeuse du pouvoir d'achat qui s'inscrit, malheureusement, dans la lignée du précédent quinquennat. Tout ce que vous faites précarise les Français et ébranle leur confiance.

Pourquoi un tel mécontentement de la ruralité française ? Parce que l'État s'éloigne de ses territoires. Les retraites, la CSG ou encore l'automobile : la liste est longue et nous n'en sommes qu'aux huit premiers mois de pouvoir ! Dès lors, ma question est simple : sachant que je vais déposer une proposition de loi visant à supprimer l'amende prévue pour les excès de vitesse inférieurs à 20 kilomètres heure, tout en maintenant le retrait de points lié à l'infraction, consentirez-vous à faire voter ce dispositif ? En toute logique, il faudrait répondre « oui ».

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