Monsieur le député, je vous remercie pour la tonalité de votre question et votre souhait de rendre cette mesure acceptable pour nos concitoyens. Je l'ai dit : les chiffres seront malheureusement têtus, comme ils le sont quand ils sont à la hausse. L'expérimentation en phase d'essai démarre le 1er juillet et durera deux ans. Ce délai passé, le Premier ministre a annoncé qu'il dresserait le bilan de la mesure. Nous pourrons alors communiquer les résultats à nos concitoyens et faire preuve de pédagogie. C'est petit à petit que l'action de Jacques Chirac, au début des années 2000, a gagné l'assentiment du corps social, dans la mesure où chacun sait qu'il peut être touché personnellement par cette question, dans sa chair ou dans sa famille.
S'agissant des deux-roues, vous avez raison de poser la question avec précision, puisqu'ils représentent 21 % de la mortalité routière et 44 % des accidents graves pour moins de 2 % du trafic. Souvent l'accident est multifactoriel. Cependant, l'environnement ou le véhicule ne sont des facteurs uniques de l'accident que dans moins de 5 % des accidents corporels ou mortels de la circulation. Le facteur humain est seul en cause dans 60 % des cas et présent dans 90 % des cas : alcoolémie, vitesse, non-respect des priorités, usage de distracteurs, endormissement... Chaque année, près de 65 % des motocyclistes sont tués dans un accident impliquant un autre usager et 35 % lors d'une collision contre des obstacles fixes comme les arbres ou les poteaux. Les collisions avec les obstacles latéraux sont donc très minoritaires dans es accidents des usagers de deux-roues.
Les pouvoirs publics ne restent évidemment pas inactifs. Ainsi mettons-nous en place des glissières de sécurité routière doublées sur le réseau routier national et, dans certains types de virages, nous continuerons leur déploiement. Les gestionnaires de voirie les installent d'ailleurs systématiquement sur les nouveaux aménagements ou lors de réparations importantes. Cependant, une glissière de sécurité doublée n'assure aucune sécurité au-delà de 50 kilomètresheure, vitesse d'impact qui provoque un arrêt brutal souvent mortel. Cela n'empêche pas d'appliquer les mesures habituelles, notamment le respect des règles – tout comme je me plie à celles de l'Assemblée qui veulent que je conclue, comme m'y invite le président – , qu'il s'agisse des limitations de vitesse ou du taux d'alcoolémie. Nous aurons l'occasion d'y revenir à propos de plusieurs dispositifs innovants, notamment celui des airbags pour les deux-roues.