Monsieur le secrétaire d'État, ma question concerne l'A31, axe stratégique pour les échanges entre le nord et le sud de l'Europe, mais saturé par les transits locaux, notamment transfrontaliers, et internationaux, au point qu'il faut souvent deux heures pour parcourir vingt kilomètres. Près de 100 000 véhicules l'empruntent par jour, dont 8 000 à 12 000 poids lourds. Il y a urgence à réaliser l'A 31 bis, devenue incontournable. En ma qualité de député, je suis porteur à la fois d'exigences locales et d'une vision nationale et européenne qui, loin de s'opposer, se nourrissent mutuellement. Ces exigences locales sont celles d'habitants inquiets d'un risque d'accidents accru du fait de la congestion de cette autoroute et celles de populations qui ne veulent pas payer la facture de l'urgence à agir, imputable aux incantations et aux atermoiements du passé. Ces exigences locales, monsieur le secrétaire d'État, sont celles d'une ville, Florange, qui ne veut pas être coupée en deux par une infrastructure routière. Ma vision, notre vision, monsieur le secrétaire d'État, est d'aménager ce territoire transfrontalier et de redonner un souffle au développement économique de cette région riche de talents. Notre vision est de bâtir une infrastructure en phase avec les enjeux de la mobilité durable, le développement des transports collectifs et du covoiturage, et l'intermodalité avec l'offre ferroviaire et portuaire de la région.
Monsieur le secrétaire d'État, nous avançons ensemble. Nous avons l'ambition, la volonté d'agir et un calendrier des priorités à échéance 2023-2027 ; il faut désormais arrêter un trajet et un financement. D'une part, ce trajet doit contourner Florange au lieu de la balafrer. D'autre part, si le rapport Duron sur les mobilités du quotidien envisage, sans justification socio-économique, une concession avec péage pour le seul tronçon nord, d'autres solutions de financement doivent être examinées en priorité, en raison notamment de nos charges de centralité liées au transit européen. Je pense à la mobilisation des fonds européens, à des co-participations du Grand-Duché du Luxembourg ou à des expérimentations locales pour percevoir des recettes sur les poids lourds, déjà collectées dans les quatre pays frontaliers du Grand Est. Monsieur le secrétaire d'État, « La créativité, c'est l'intelligence qui s'amuse », disait Albert Einstein. Nous avons fait preuve d'intelligence collective ; osons ensemble cette co-construction créative et citoyenne afin d'engager des politiques innovantes et utiles pour tous.