Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du mardi 23 janvier 2018 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Je prends la parole au nom du groupe de la Gauche démocrate et républicaine. Depuis le début de notre rencontre, je me demande ce qui justifie que notre réunion se tienne à huis clos. Les Français placent au premier rang de leurs priorités les questions touchant à l'immigration, le Président de la République en a fait une priorité de son action, et nous, nous nous réunissons à huis clos. Pourquoi ? Parce que l'on n'a pas envie d'en discuter devant les gens ? Autant je peux comprendre que le huis clos s'impose lorsqu'il existe un secret-défense, autant je le trouve anormal aujourd'hui.

L'idée d'aller dans les pays de départ est bonne, monsieur l'ambassadeur, pour convaincre les dirigeants d'agir ensemble, créer les conditions et limiter autant que faire se peut les migrations. Mais il faut aussi y rencontrer les mères de ces garçons qui risquent leur vie pour la famille. Car s'ils sont prêts à traverser le désert ou la mer, c'est qu'il existe souvent des motivations familiales, comme au Mali ou au Niger. Je ne l'imaginais pas avant qu'ils ne me l'expliquent, et cela m'a stupéfié. Il faut donc aussi aller au contact des populations pour mesurer ce qui motive l'émigration.

Par ailleurs, de quels moyens dispose-t-on pour contraindre les pays de départ ? On lit que l'on peut limiter l'aide au développement ou le nombre de visas s'ils refusent toute collaboration, mais je ne suis pas certain que ce soit par le biais de telles mesures qu'il faille envisager la question des migrations.

S'agissant des mineurs, nous devons créer les conditions de leur intégration en France, surtout si l'on ne parvient pas à identifier leurs familles – qui, pour certaines, ont péri.

Enfin, je pense que notre pays doit assumer ce qu'il fait. Lorsque la France va détruire la Libye, elle doit en assumer les conséquences, jusqu'au bout – jusqu'à la réparation. Lorsque notre pays colonise Mayotte, il doit en assumer les conséquences en matière d'immigration : les Comoriens qui passent sur l'île de Mayotte font partie des statistiques, et aussi des morts en mer.

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