Monsieur l'ambassadeur, vous avez décrit par le détail les lettres de créance que le Président de la République vous a confiées il y a quatre mois. Je ne pense pas qu'il y ait de hasard : votre feuille de route comprend-elle la préparation du projet de loi ? En d'autres termes, votre fonction est-elle liée au texte qui nous sera prochainement soumis ?
Vous avez évoqué une forme d'immigration choisie, à la Canadienne : est-elle envisagée dans le cadre de vos fonctions ? Allez-vous vous intéresser à ce problème ?
Vous avez dit aussi que vous étiez seul : quels sont les moyens dont vous disposez ? Travaillez-vous avec le corps préfectoral ? Je pense en particulier au sous-préfet de Dunkerque, qui travaille formidablement bien et passe un temps considérable sur cette question. À Grande-Synthe sont installés 300 migrants : leur sort n'a pas été évoqué et les Britanniques n'ont pas du tout parlé d'aider la région du Dunkerquois.
Enfin, je souhaiterais que l'on ne parle plus de « stock ». Ce terme me gêne énormément. J'ai eu accès à des écoutes téléphoniques de passeurs dunkerquois, qui parlaient de « Stück », ce qui convoque des souvenirs absolument abominables puisque c'était le même terme que les nazis employaient pour parler d'une population qui elle-même était en danger. Il faut donc bannir le terme de « stock ».
Vos lettres de créance contiennent-elles une idée, ou un soupçon de régularisation ? Je pense à la loi Réséda, mise en oeuvre par Jean-Pierre Chevènement en 1998, et à l'opération massive de régularisation – plus de 100 000 titres de séjour accordés – qui a suivi l'élection de François Mitterrand.