Je vais essayer de discuter de la possibilité d'un débat public. D'abord je voudrais noter que nous avons reçu le rapport ce matin à 9h30, et que je trouve très difficile de discuter si les rapports ne nous sont pas envoyés. Demander un débat public sur un sujet qui est un sujet d'organisation de la sécurité, sur une convention extrêmement technique mais qui contient au fond des éléments politiques, est le droit de tous. Mais si l'on se prête à ce jeu, entre groupes, de demander des débats politiques sur des conventions techniques, à chaque fois que cela concerne un pays que l'on n'aime pas, l'on ne s'en sort plus. Je sais que vous avez des moyens juridiques pour vous opposer, ainsi que la CAE, à ce sujet. Mais il est particulièrement choquant d'avoir un débat public sur une affaire technique de sécurité sur Israël, alors que nous n'avons pas eu de débat public sur ce qui s'est passé à l'UNESCO. Le Quai d'Orsay a l'audace de prendre une décision politique sans consultation, et il n'y a pas de débat public. Et là, sur une affaire technique, on voudrait nous imposer un débat public soi-disant sur les problèmes d'Israël. Attention, il ne faut pas jouer sur ce genre de choses. Nous avons été plus que correctes sur l'affaire de l'UNESCO alors que nous aurions pu faire un scandale terrible, en disant « Comment est-ce que le Quai d'Orsay ne s'en explique pas ? », et l'on voudrait nous imposer ici un débat qui ne porte en réalité pas sur des considérations techniques, ne vous faites pas d'illusions. Ça portera sur le fait de la relation entre Israël et les pays voisins, ce qui n'est pas le sujet. Je voudrais terminer par plaider que, dans ces situations, il ne faut pas s'amuser avec ce genre de choses. Je suis intimement convaincu qu'en partie, les incidents tragiques que nous connaissons en France, ne sont pas complètement liés à l'existence d'Israël, mais qu'il est de plus en plus difficile de faire la différence entre l'antisémitisme et l'antisionisme. L'on marche là-dessus sur des oeufs, il ne faut pas en remettre, et un débat public va inévitablement grimper et déraper, dont la presse va goulument faire le procès. Par conséquent, Madame la Présidente, je vous demande de bien vouloir ajourner la demande de débat public, vous en avez le pouvoir et je vous demande de l'exercer.