Intervention de Joël Barre

Réunion du jeudi 15 février 2018 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Joël Barre, délégué général pour l'armement (DGA) :

Madame Pouzyreff, vous m'avez interrogé sur le SCAF – ce n'est pas la question la plus facile. Nous nous sommes en effet fixé l'objectif très ambitieux de définir le système de combat aérien du futur à l'horizon 2035 qui, comme vous l'avez fort bien dit, ne devra pas se limiter à un avion de combat. Du reste, le général Lanata vous le dira sans doute, le système de combat aérien existe déjà. En opération, le Rafale n'est pas isolé – il bénéficie notamment de moyens de communication, d'armement, de renseignement –, si bien que le général Lanata lui-même parle, me semble-t-il, de la configuration actuelle comme du SCAF V0. J'espère qu'il vous le confirmera. Quoi qu'il en soit, vous avez tout à fait raison, nous devons travailler à ce que sera le système de combat aérien du futur, qu'il s'agisse de l'avion – on peut difficilement imaginer que l'on se passe d'un avion de combat de nouvelle génération –, des armements, des liaisons de connectivité ou des moyens de commande-contrôle et, peut-être, des drones, destinés au renseignement, voire au combat.

Nous avons entamé, dès le mois de janvier dernier, avec les états-majors, la préparation d'une étude technique opérationnelle préalable, que nous avons décidé de réaliser dans le cadre d'une équipe intégrée, qui regroupe la DGA et les états-majors. Cette équipe intégrée a déjà commencé à travailler, l'objectif étant de réaliser des études qui permettront de définir, à partir des menaces et de scénarios d'intervention, les caractéristiques techniques de ce système. Pour ce faire, nous nous appuierons sur des moyens de simulation, d'ingénierie système, que nous sommes en train de mettre sur pied avec les armées dans notre centre d'analyse technico-opérationnel de défense (CATOD) d'Arcueil. Nous y associerons les industriels dans un second temps, de manière à ce qu'eux-mêmes – en particulier Dassault, mais aussi Thales, Safran, MBDA et d'autres – apportent leurs capacités et leurs réflexions sur le sujet.

Nous devons construire une coopération européenne autour du SCAF ; or, la meilleure façon d'y parvenir est de commencer le plus tôt possible. Nous avons donc proposé dès la fin de l'année dernière aux Allemands de se joindre à nous pour participer à cette étude technico-opérationnelle de définition du système de combat aérien du futur. Nous leur avons indiqué très précisément quel était le contenu de l'étude, la façon dont nous voulions la mener et la manière dont nous pouvions nous associer. Nous attendons leur réponse. Il ne vous a pas échappé que l'Allemagne est actuellement dans une phase d'instabilité politique.

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