Non, ce n'est pas mon genre. Et, je l'ai dit, il serait trop facile de faire son Chantecler…
Nous avons constaté, à partir de la fin du mois d'octobre, une très nette accélération des rentrées des recettes de l'impôt sur les sociétés. Nous ne l'expliquons pas tout à fait – évidemment, quand on est membre du Gouvernement, on a envie de croire que c'est parce que la majorité a pris les bonnes mesures, donné dans le symbole – et le Président de la République, le ministre de l'économie et des finances, le ministre de l'action et des comptes publics et vous tous d'applaudir le travail de transformation. Reste que l'accélération du mois de novembre n'était pas prévue et, pour tout vous dire et sans trahir de secret, jusqu'au mois de novembre, le ministre de l'action et des comptes publics se posait la question de savoir s'il ne fallait pas prendre de nouvelles mesures d'économie pour tenir notre déficit, voire s'il ne fallait pas geler des crédits. Or nous avons « dégelé » l'intégralité des crédits très tardivement, puisque j'ai attendu le 15 décembre pour « dégeler » notamment les 700 millions d'euros du budget de la défense.
Je vous prie donc de croire – car je me serais bien dispensé d'une passe d'armes, certes pacifique et sympathique, avec d'autres ministres – que je n'ai « dégelé » les crédits qu'une fois sûr des rentrées fiscales. Il apparaissait très difficile de prévoir cette embellie soudaine.
M. Saint-Martin a raison. Nous avons donc resserré le calendrier des rapports annuels de performances, et, naturellement, nous veillerons à répondre aux demandes des commissaires aux finances.
Nous discutons actuellement de la réforme ferroviaire, monsieur Labaronne, mais il n'y a pas risque de reprise de cette dette de quasiment 50 milliards d'euros – même si 11 milliards d'euros sont déjà intégrés à notre déficit.
La question de la fraude fiscale est un peu éloignée de notre débat, monsieur Paluszkiewicz, mais j'ai eu l'occasion d'indiquer que nous préparions un plan en la matière. Un projet de loi sera déposé sur le bureau de votre assemblée, vraisemblablement vers le mois de mai. J'ai proposé à l'ensemble des groupes politiques des deux chambres une réunion informelle avec moi-même et mes services. Je vous ai proposé une rencontre, monsieur le président, comme au président de la commission des finances du Sénat, et je serais très heureux que l'on puisse en parler, peut-être à un autre moment.
Le ministère de la défense n'est pas le seul qui puisse être affecté par des crises. Il n'en représente pas moins un budget très important et des investissements très lourds. Les reports de charge se sont accumulés, nous nous y sommes habitués, et cela a un peu découragé tout le monde – petites et moyennes entreprises de l'armement mais aussi soldats ou personnels en opération. Nous allons tout à fait tenir cette « sincérisation », monsieur le député Gaillard. C'est ainsi que, dans le budget que nous avons présenté, nous rebudgétisons de 200 millions d'euros, notamment les opérations extérieures, pour atteindre le milliard d'euros à la fin du quinquennat. C'est quand même, je crois, une démarche de « sincérisation » très importante. Tout cela est acté dans le projet de loi de programmation militaire, qu'a présenté Mme la ministre des armées.
Je sais Mme Osson très attachée à l'enseignement scolaire. Le décalage qu'elle observe du montant s'explique par le déménagement d'un rectorat et la construction de deux lycées à Mayotte.
Je n'ai pas tous les éléments concernant les collectivités locales, qui ont un peu plus dépensé, monsieur Cazeneuve, mais l'investissement n'a pas diminué : il s'établit aux environs de 11 milliards d'euros.