Intervention de Loïc Prud'homme

Réunion du mercredi 21 février 2018 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Vous ne serez pas surpris que je ne partage pas totalement les positions exposées jusqu'à maintenant, mis à part celle de notre collègue membre du groupe Nouvelle Gauche, qui vient de s'exprimer.

Une nouvelle fois, nous sommes confrontés à la philosophie générale de l'Union européenne, qui consiste à tenter d'amender les choses à la marge du paradigme fondateur de la libre concurrence prétendument non faussée. Il suffit de s'intéresser à la problématique des travailleurs détachés pour constater que l'on ne nous propose qu'un habillage, car le dumping se poursuit, qu'il soit social ou environnemental. Finalement, c'est business as usual, comme vous dites !

Nous continuons aussi notre chemin avec une Commission qui tourne le dos à l'Accord de Paris en proposant des objectifs de réduction de CO2 bien trop faibles, qui viennent bien trop tard. De nombreuses associations ont relevé cet effet délétère.

Si les émissions de gaz à effet de serre dans l'Union européenne ont globalement diminué de 23 % entre 1990 et 2016, celles du secteur des transports sont en hausse de 20 % pour la même période. Il est clair que le secteur routier pose un problème de cohérence et que, par exemple, les mesurettes que vous proposez ne permettront en aucun cas au fret ferroviaire de redevenir compétitif.

La Commission européenne ne parle jamais des « externalités négatives » des transports routiers. Chaque année, sur notre territoire, ils nous coûtent 101 milliards d'euros en pollution de l'air. Ils ont aussi un coût social considérable avec 48 000 morts sur nos routes. Ces dimensions sont occultées pour satisfaire aux principes de la concurrence libre et non faussée et permettre le déménagement du monde d'un bout à l'autre de l'Europe et de la planète.

Tout cela ne me semble pas aller dans le sens d'une amélioration des conditions de travail ni d'une harmonisation sociale et environnementale qui est pourtant un impératif majeur dans la période actuelle.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.