Je suis en fin de carrière puisque j'ai commencé ma thèse il y a cinquante ans, en 1968. Il faut bien voir que nous sommes vraiment sur la trajectoire qui avait été envisagée par le GIEC, en 1990, dans son premier rapport. C'est l'écoute qui a manqué de la part des décideurs à une certaine époque, quoique la convention climat a été très rapidement adoptée, en 1992, convention qui était tout à fait en ligne avec le premier rapport du GIEC.
Nous sommes l'un et l'autre des scientifiques, et nous avons beaucoup travaillé ensemble. Quand on est membre du GIEC, on s'engage à une certaine réserve par rapport à l'engagement politique. Mais comme je n'en fais plus partie, je m'autorise à m'engager davantage. Hier, je suis allé présenter, avec Pierre Larrouturou, au Conseil économique et social européen, en séance plénière, devant le commissaire européen Miguel Arias Cañete, à sa demande, notre pacte finance-climat. Sachez que nous sommes engagés, même si l'engagement de Mme Masson-Delmotte dans le GIEC lui impose un certain devoir de réserve.