Intervention de Agnès Buzyn

Réunion du mercredi 7 février 2018 à 16h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

La question de la santé en outre-mer est spécifiquement traitée dans le cadre de la concertation en cours. Une rencontre territoriale se tiendra à La Réunion et nous trouverons également le moyen d'aborder le sujet avec les élus de Guadeloupe, de Martinique et de Guyane.

Nous essayons effectivement d'améliorer l'accès de toutes les familles à la restauration scolaire. Beaucoup d'enfants arrivant à l'école le ventre vide, nous envisageons d'instaurer un système, déjà en place dans certaines communes, de distribution de petits-déjeuners à l'école juste avant le début des cours.

La prévention et l'éducation à la santé sont une priorité de la stratégie nationale de santé. Nous allons donc améliorer le parcours d'éducation à la santé en obligeant chaque ARS à contractualiser avec le rectorat afin que ce parcours s'applique de façon plus homogène dans le territoire – son application dépendant aujourd'hui de la bonne volonté des proviseurs et des directeurs d'école. Ensuite, les nouveaux programmes scolaires qui ont été rédigés depuis 2012 prévoient plusieurs mesures en matière d'éducation à la santé. En tant que médecin membre du Conseil supérieur des programmes à l'époque, j'ai participé à l'élaboration de ces programmes qui prévoient la possibilité d'offrir une éducation à l'hygiène en maternelle, une éducation à l'alimentation à l'école primaire et enfin, au collège, des enseignements en sciences et vie de la terre et en éducation physique et sportive, appréhendée comme une source de bien-être et non de compétition.

La visite médicale à six ans est pour nous une priorité mais nous nous heurtons à une très grande difficulté de recrutement de médecins scolaires – un pour 9 000 élèves en moyenne dans le territoire. Nous observons un manque de coordination entre infirmières, médecins et travailleurs sociaux des collectivités qui n'entrent pas ou très rarement dans les écoles. Nous observons aussi un manque de partage d'informations entre les différents acteurs intervenant auprès de l'enfant. Des mesures seront annoncées dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes pour renforcer la pluriprofessionnalité et faire travailler les acteurs en réseau, tant au sein de l'école qu'à l'extérieur. Nous envisageons enfin de contractualiser avec les maisons de santé et les centres de santé pour qu'ils puissent intervenir à l'école afin de compenser le manque de médecins scolaires.

En ce qui concerne les services municipaux de santé, il nous faut établir une contractualisation entre l'ensemble des parties prenantes nécessaires au bien-être de l'enfant, dans les domaines médical et social.

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