Les chiffres cités au début de votre intervention sont éloquents. On recense trois millions d'enfants pauvres en France, soit un enfant sur cinq, dont 30 000 sont à la rue avec leur famille. La lutte contre la pauvreté doit bien évidemment d'abord cibler les enfants.
Mon propos portera sur l'école, qui a un rôle prépondérant à jouer : en favorisant la réussite scolaire de ces enfants, elle leur offrira le moyen à long terme de sortir de la précarité. À plus court terme, elle pourrait être aussi un lieu stratégique, pour informer les parents de leurs droits et des aides financières dont ils pourraient bénéficier. Cela serait aussi une manière de construire un sentiment d'appartenance à une même communauté éducative et un sentiment de confiance.
Faute d'information, de nombreuses personnes ne demandent pas les prestations sociales auxquelles elles sont éligibles. Les antennes d'écoute de proximité se font plus rares et l'école est ainsi pour certains parents le seul lieu public où l'on pourrait identifier leur situation de précarité et les orienter efficacement.
Aussi, pour les familles en situation de précarité, l'école reste un point d'ancrage, une instance garante de stabilité qui structure les temps sociaux. Pourquoi ne serait-elle pas aussi un point central d'information pour favoriser l'accès aux droits ?