Intervention de Michel Larive

Réunion du mercredi 7 février 2018 à 16h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Larive :

Lors de la conférence des territoires du 17 juillet dernier, le Président de la République nous avait promis qu'il n'y aurait plus de fermetures de classes dans les écoles primaires. Pourtant, sept postes vont se trouver supprimés en Ariège dans le premier degré à la rentrée prochaine, et ce sont trois ou quatre écoles qui ne rouvriront pas après l'été. Au-delà d'une énième promesse non tenue, c'est l'impact sur les élèves, notamment ceux qui sont issus de familles défavorisées, qui me préoccupe. Le fléau qu'est la pauvreté ne se résoudra pas en fermant les écoles et en réduisant les effectifs : au contraire, il ne fera que s'aggraver. Plus vous réduisez les effectifs d'enseignants, plus la prise en charge des écoliers est lacunaire et plus les inégalités s'accroissent, car elles ne peuvent être gommées par le travail des équipes pédagogiques – dont je souligne ici la qualité. Or, plus les inégalités sont fortes, plus on compte de cas de pauvreté et d'extrême pauvreté. La politique menée en REP et REP+ souffre d'une véritable pénurie d'enseignants. Vous avez doublé les postes pour ces dispositifs, mais vous avez oublié de doubler les effectifs : on déshabille Pierre pour habiller Paul !

En Ariège, une seule école est concernée par le dispositif REP ; toutes les autres ont des difficultés comparables, et ne disposent d'aucune solution pour y remédier. En disant ceci, je n'oppose pas l'urbain au rural, puisque les deux sont concernés dans mon département. Dans nos campagnes comme partout ailleurs, nous ne pouvons pas condamner nos écoliers à la « reproduction sociale » décrite par Bourdieu. Comment expliquez-vous l'incohérence du discours tenu par le Gouvernement qui, d'un côté, promet le dédoublement des postes en REP, et, de l'autre, impose l'abandon de certaines écoles rurales ?

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