Nul besoin de démontrer que la précarité a un impact très fort sur la santé, dans ses déclinaisons sociale, physique, psychique ou neuro-cognitive. Je peux en attester, ayant été moi-même médecin scolaire pendant treize ans. J'ai travaillé à la promotion de la santé à l'école, en milieu rural, et me suis trouvée directement confrontée à ces enfants en difficulté qui sont au coeur de notre mission.
Nul besoin non plus de répéter combien cette profession souffre de son manque d'attractivité. Le service auquel j'appartenais comptait autrefois seize médecins ; il en reste sept !
Il peut être difficile pour un médecin scolaire de décliner une politique de santé à la fois ambitieuse et cohérente. Il n'est pas facile d'inclure l'ensemble des protagonistes impliqués dans l'éducation et la santé des enfants. Madame la ministre, monsieur le ministre, comment comptez-vous promouvoir une politique de santé cohérente à l'école ?
Enfin, la qualité de vie à l'école pose question et rend souvent paradoxaux les messages d'éducation à la santé : on promeut la santé bucco-dentaire à l'école, mais il n'est pas possible de s'y laver les dents ; on promeut l'hygiène à l'école, mais on ne peut s'y laver les mains.