Intervention de Agnès Buzyn

Réunion du mercredi 7 février 2018 à 16h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Mme Rilhac m'a interrogée sur la pauvreté des familles et l'investissement financier. Je rappelle que le RSA représente un investissement de 10 milliards, avec un barème spécifique pour les familles, et la prime d'activité, un investissement de 5 milliards. Pour autant, nous ne sommes pas très satisfaits de nos politiques. Si la question financière est majeure dans la lutte contre la pauvreté, l'accompagnement global des familles en difficulté, auxquelles ils manquent des fondamentaux et des compétences, est nécessaire.

La stratégie de lutte contre la pauvreté consiste à trouver les leviers pour mobiliser les compétences et coordonner un accompagnement global. Je pense aux actions autour des crèches d'insertion, qui permettent aux familles monoparentales, surtout aux femmes, de retrouver un emploi.

L'aspect financier est certes important, mais il ne peut être l'alpha et l'oméga d'une politique de lutte contre la pauvreté des enfants. Il nous faut travailler au repérage des familles en difficulté, à des interventions très précoces, dès la PMI – avant ou juste après la naissance –, dans les crèches, puis à l'école. Notre stratégie est de mobiliser de façon précoce tous les leviers autour de l'enfant et pas un levier indépendamment d'un autre.

À ma connaissance, madame Thill, nous ne manquons pas d'infirmiers, mais essentiellement de médecins scolaires. Le manque d'attractivité de cette profession est peut-être dû à une activité un peu routinière, avec des perspectives de carrière insuffisantes, comme l'a fait remarquer Mme Tamarelle-Verhaeghe. Nous devons nous concerter avec l'ensemble des professionnels pour voir comment rendre leurs métiers plus attractifs, comment créer du lien entre eux, entre le milieu scolaire et le milieu extrascolaire, avec les travailleurs sociaux, les centres de santé. Ce travail ne fait que débuter, mais nous avons tous conscience de l'enjeu qu'il revêt.

Fin mars, après avoir beaucoup travaillé sur la question, nous présenterons un nouveau service sanitaire. L'idée est de déléguer à des étudiants en santé des missions d'éducation à la santé ou des missions de santé publique aussi bien à l'école, que dans les EPHAD ou dans les entreprises. Il ne s'agira pas seulement d'envoyer de jeunes médecins et infirmiers faire la promotion de la santé. Ils interviendront à partir d'objectifs bien définis, avec des outils pédagogiques. Le rôle de ce service sanitaire haut de gamme au sein de l'école pourra être valorisé dans le cadre des conventions entre ARS et rectorats. Le travail de mise en cohérence des acteurs de santé autour de l'école et des enfants ne fait que commencer.

C'est vrai, madame Tamarelle, il y a des paradoxes, comme l'absence de lavabos à l'école. Pour cela, il faut se tourner vers le ministre…

Monsieur Bricout, le soutien à la parentalité est un axe prioritaire de l'intervention des CAF. Ce sujet a été identifié depuis de nombreuses années, mais on constate une aggravation de la perte de confiance des parents dans leur capacité à éduquer. Il s'agit d'un problème majeur de société, avec des parents qui semblent très démunis.

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