Prenons le cas de la cuve de l'EPR. Les enjeux sont tellement importants que la pression sur les inspecteurs et la direction de l'ASN sont très fortes. La Commission européenne a conditionné le refinancement d'Areva et d'EDF à la validation de la cuve ! Quelque part, on a demandé aux inspecteurs et à la direction de l'ASN de décréter ou non la mort du nucléaire en France – et la fin de leur fonction. La solution qu'ils ont choisie – dire que la cuve n'est pas bonne mais que, néanmoins, en rognant sur les marges de sûreté, on peut démarrer l'EPR – montre que le malaise est énorme. Comment peut-on à la fois déclarer qu'un outil industriel ne répond pas aux conditions de sûreté et que l'on peut le démarrer ? Il y a quelque chose qui ne va pas du tout ! C'est bien la preuve que l'ASN manque de moyens et ne peut pas aller au bout des décisions qu'elle devrait prendre pour la sûreté.