EDF n'avait pas intérêt à ce que l'ASN rende une décision ne validant pas la cuve de l'EPR et, dès lors, on peut supposer soit qu'une pression a été exercée, soit que l'ASN a considéré devoir tenir un rôle d'accompagnatrice plutôt que de gendarme. Cela dit, je ne suis pas dans la tête des représentants de l'ASN et je ne peux pas parler à leur place.
Pour ce qui est du suivi des sous-traitants du nucléaire, c'est une question bien documentée, pour laquelle je vous renvoie aux publications d'Annie Thébaud-Mony, une sociologue de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) qui a énormément travaillé sur ce thème et qui soutient que l'industrie nucléaire organise le non-suivi médical des travailleurs les plus exposés, ne serait-ce que par son choix d'une organisation faisant appel à la sous-traitance pour réaliser les activités les plus dangereuses.
Enfin, en ce qui concerne l'IRSN, je vous invite à consulter l'ouvrage Nucléaire, danger immédiat, qui contient dans ses dernières pages des informations au sujet des laboratoires chargés du suivi médical des travailleurs, et émet des interrogations sur leur fonctionnement.