Intervention de Daniel Iracane

Réunion du jeudi 22 février 2018 à 14h00
Commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires

Daniel Iracane, représentant de l'Agence pour l'énergie nucléaire :

L'AEN étant un think tank, c'est exactement ce qu'elle fait. Nous avons une activité très importante dans le domaine économique non pas du nucléaire mais de l'électricité en général, le nucléaire étant considéré comme une source d'énergie parmi d'autres. On constate d'ailleurs des évolutions inquiétantes : il arrive que, pendant plusieurs jours consécutifs, le prix de l'électricité soit négatif. Tout le monde comprendra que dans de telles situations, les investisseurs du secteur de l'électricité ne puissent pas prendre les décisions nécessaires pour que dans cinq ou dix ans, on ait l'ensemble des installations nécessaires.

Nous travaillons aussi sur les technologies – quand je dis nous, ce n'est pas en tant qu'agence : nous mettons les experts et les responsables des différents pays membres autour de la table. Nous avons ainsi identifié que le lien entre les autorités de sûreté, les industriels et la recherche n'était plus aussi efficace que ce qu'il était, quelques décennies en arrière. Il n'est absolument pas question de revenir en arrière car le monde est différent mais il faut réinventer une manière de travailler dans les conditions du monde d'aujourd'hui pour faire en sorte que la technologie reste suffisamment vivante pour demeurer sûre. Ainsi, l'indépendance des autorités de sûreté n'est remise en cause par absolument aucun pays. Maintenant, il faut déterminer en pratique ce que veut dire cette indépendance. Si l'on veut explorer de nouvelles idées, il faut que les autorités de sûreté et leur support technique interviennent tôt dans le processus de maturation technologique. Comment concilier l'indépendance et cette nécessité ? L'international est une solution permettant de garantir l'indépendance des autorités de sûreté au plan national.

Bref, je vous rassure : nous abordons effectivement ces sujets. Les pays membres de l'AEN les ont identifiés et y travaillent. Ils réfléchissent aussi à la manière de penser différemment la formation des jeunes dans le domaine nucléaire pour leur permettre d'acquérir les compétences que les anciennes générations pouvaient acquérir en faisant elles-mêmes des projets innovants et pour éviter que les nouvelles générations n'aient qu'un savoir académique dans un domaine pour lequel le savoir-faire et le fait de savoir pourquoi les choses sont ce qu'elles sont importent beaucoup.

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