Par cet amendement, nous proposons d'associer la Haute autorité pour la transparence de la vie publique à la détermination des règles destinées à prévenir ou à faire cesser des situations de conflit d'intérêts dans lesquelles peuvent se trouver les parlementaires.
En effet, cette haute autorité, créée par la loi du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique, est déjà chargée de recevoir, de contrôler avec l'administration fiscale et de publier les déclarations de situation patrimoniale et les déclarations d'intérêts des parlementaires, de certains élus locaux, des membres du Gouvernement, de leurs collaborateurs et des dirigeants d'organisme public. Elle peut également être consultée par les élus confrontés, dans l'exercice de leurs fonctions, à des questions de déontologie, de conflits d'intérêts, et émettre des recommandations.
Dans la même logique, nous souhaitons aller beaucoup plus en permettant à la Haute autorité de formuler en amont des avis sur les règles visant à lutter contre les conflits d'intérêts. Sa consultation interviendrait parallèlement à celle de l'organe chargé de la déontologie parlementaire, c'est-à-dire le déontologue pour l'Assemblée nationale. Le groupe GDR considère en effet que le système actuel s'apparente à de l'autorégulation, puisque le règlement prévoit à l'article 80-1 que le Bureau de l'Assemblée, composé exclusivement de députés, « établit un code de déontologie définissant les obligations déontologiques s'imposant aux députés » et veille à son respect et au contrôle de sa mise en oeuvre.
La prévention et le traitement des conflits d'intérêts gagneraient en transparence et en efficacité si la Haute autorité donnait son avis sur les règles envisagées. L'expérience qu'elle a acquise et l'indépendance de son statut seraient une source précieuse d'enseignements pour l'Assemblée.