Intervention de Jean-Louis Bricout

Séance en hémicycle du jeudi 8 mars 2018 à 15h00
Reconnaissance sociale des aidants — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bricout :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le rapporteur, chers collègues, je voudrais d'abord m'associer aux propos d'André Chassaigne : une proposition de loi déposée à l'occasion d'une niche parlementaire n'est peut-être pas complète, mais elle représente une belle avancée. Je voudrais, à ce propos, saluer le travail effectué par Pierre Dharréville. Comme il l'avait souligné il y a quelques semaines, lors de l'examen de la proposition de loi du groupe UDI-Agir sur le don de congés au profit des aidants, si l'aide à un proche est un acte volontaire et que l'on peut parfois saluer la solidarité intergénérationnelle ou professionnelle, on est en droit d'attendre des pouvoirs publics qu'ils soient au premier rang de la réflexion.

C'est la raison pour laquelle cette proposition de loi est intéressante et doit être menée à son terme. Comme l'a dit Boris Vallaud, le groupe NG soutient l'envoi de ce texte au Sénat, non son renvoi au placard – ou à la niche. Quoi qu'il en soit, nous ne voterons pas cette motion. On ne peut pas attendre indéfiniment. Le constat, dressé par la mission flash de Pierre Dharréville, est connu et a été rappelé par plusieurs collègues : en 2060, les personnes de plus de soixante ans représenteront 30 % de la population. Pour y faire face, le Gouvernement gagnerait à mettre dès à présent en débat au Sénat les propositions du rapport Gillot.

Il est temps d'agir, et nos collègues du groupe REM ne peuvent sérieusement nous expliquer – comme ils l'ont fait ce matin à propos de la précarité professionnelle des femmes – qu'il est trop tôt et qu'il faut encore d'autres études. Qu'attendez-vous donc ? Acceptez que nous menions ce débat à son terme ; nous le devons aux 8 millions d'aidants en attente de propositions. Le coût de la mesure donné par Mme la ministre – 550 millions d'euros – ne représente qu'une broutille à côté de celui de l'exonération de l'ISF ou de la flat tax. Nous ne voterons pas cette motion de renvoi en commission.

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