Quinze millions de personnes étant touchées par la crise du logement et 2,8 millions d'entre elles vivant dans des conditions de confort et de surpeuplement très difficiles, cette dernière motion de renvoi en commission de la journée, certes pavée de bonnes intentions, est, j'ose le dire, irrespectueuse des victimes et promet encore de beaux jours aux marchands de sommeil.
Les mesures actuelles, nous l'avons dit, ne sont pas assez dissuasives face à cette délinquance souvent criminelle. Malgré l'urgence, chers collègues de la majorité, vous nous proposez une énième motion de renvoi en commission. Dès lors, en dépit de vos promesses de renforcer prochainement l'arsenal législatif, vous permettez à ces délinquants sans vergogne de poursuivre leur indigne commerce de la misère. Vous le savez, le mal-logement tue chaque année des dizaines de personnes, et laisser ces individus agir de la sorte ne serait-ce qu'un jour de plus, c'est prendre le risque de nouveaux drames.
Vous nous promettez un projet de loi miraculeux sur le logement pour les prochaines semaines. Nous avons bien évidemment envie d'y croire, mais, franchement, qu'est-ce qui vous empêche ici, ce soir, de commencer à prendre votre élan ? L'excuse de la majorité, nous la connaissons et nous la regrettons, bien évidemment : vous vous opposez à tout dès lors que le bébé n'est pas né dans vos rangs. C'est une conception étrange de la démocratie, c'est une humiliation pour l'opposition parlementaire et, ce soir, c'est une attitude dangereuse pour le million d'hommes, de femmes et d'enfants qui vivent dans des taudis.
Vous nous avez dit et répété que les articles de notre proposition de loi étaient pertinents. Alors, amendons-les et votons-les. Ils constitueront ainsi la contribution parlementaire à la prochaine loi. N'est-ce pas vous qui parlez de « co-construction » ? Je vous invite donc, mes chers collègues, à voter contre cette motion de renvoi en commission.