Mes chers collègues, la notion du logement est absolument cruciale pour tout être humain, car nul ne peut vivre sans se demander où il dormira le soir, s'il retrouvera ses affaires, si son lieu de vie est agréable ou répugnant et pathogène.
Dans nos circonscriptions, nous sommes tous saisis quotidiennement par des citoyennes et des citoyens ayant besoin de logement, soit qu'ils n'en aient pas, soit qu'ils doivent être hébergés par des amis, soit qu'ils aient un logement insalubre, humide, moisi, infesté de rats. Dans ma circonscription, à Aubervilliers, un collectif de citoyens a même lancé une opération « Adopte un rat », afin de dénoncer le pullulement de ces rongeurs. Les gens vivent chez les rats et non l'inverse.
D'autres encore ont un logement, mais, leur famille s'agrandissant, celui-ci est devenu trop petit pour héberger correctement les enfants, pour leur offrir suffisamment d'espace afin de s'épanouir, de jouer et de jouir de la vie.
Ces activités forment la trame de nos vies. Il est si dur d'en être privé ! Des milliers de nos concitoyens n'ont pas de logement, vivent dans la rue, en meurent. Il faudrait tout de même y penser, quand nous sommes dans cette assemblée, en train de discuter cette proposition de loi sur le logement indécent et les marchands de sommeil.
Nous sommes tous démunis quand nos concitoyens viennent dans nos permanences pour nous demander un logement, parce que nous n'en avons pas : leur en attribuer ne relève pas de notre compétence. En revanche, nous avons le pouvoir de faire la loi, et nous avons aujourd'hui l'occasion de lutter contre les marchands de sommeil et la prolifération des logements insalubres, et d'oeuvrer à leur réhabilitation. Il s'agit d'une urgence.
Nous n'avons pas le temps de nous demander si le texte est issu de l'opposition et s'il ne vaut pas mieux attendre, pour agir, une initiative gouvernementale. Nous n'avons pas le temps d'attendre. C'est pourquoi nous ne voterons pas la motion de renvoi en commission.