Avec, entre autres mesures, la suppression des séries, vous bouleversez l'organisation du lycée d'une manière assez conséquente : pourquoi pas, si cela a pour objectif et pour résultat le développement de compétences permettant aux bacheliers de poursuivre leurs études, de réussir leur formation professionnelle et de s'épanouir davantage dans ce qu'ils font.
Nous pourrions voir dans cette réorganisation une tentative de décloisonnement des parcours que beaucoup d'enseignants et de parents appellent de leurs voeux, mais nous nous interrogeons sur la cohérence de ces mêmes parcours dans un système beaucoup plus éclaté. Je pense en effet qu'il est très important de travailler à construire une culture commune entre tous nos élèves, et nous aurions souhaité voir la déconstruction des murs existants pour enfin parvenir à une égale considération des trois voies : générale, technologique et professionnelle. C'est pourquoi nous nous demandons pourquoi vous n'avez pas choisi de mener la réflexion et les chantiers sur ces trois voies de manière parallèle, afin d'avancer vers un lycée plus polyvalent, où chacun aurait pu trouver sa place.
Je reviendrai ici sur le cas de la philosophie au sujet de laquelle nous avons interrogé la présidente du Conseil supérieur des programmes pour savoir s'il n'était pas possible de l'intégrer dans le programme des lycées professionnels. Il semble que la porte ne soit pas totalement fermée à cette option. Le confirmez-vous ?
Par ailleurs, votre réforme ne risque-t-elle pas de rendre certains lycées moins attractifs s'ils ne peuvent offrir l'ensemble des binômes de matières à leurs élèves ? J'ai cru comprendre que les réponses concrètes à cette question nous parviendrons dans quelques semaines, mais je tenais d'ores et déjà à vous faire part de notre inquiétude.