Il est un élément central que nous n'avons pas encore évoqué, à savoir l'effort très important que nous allons accomplir en faveur de l'orientation, qui constitue en quelque sorte le troisième pilier de cette réforme. Pour répondre à plusieurs questions portant sur la manière dont on pourra juger de la réussite de cette réforme, je dirai que nous pourrons considérer avoir obtenu un progrès certain quand nous aurons réussi à diminuer sensiblement le taux d'échec en première année de licence, qui est actuellement de 60 %. Il se trouvera toujours des personnes pour affirmer que ce n'est pas si grave de redoubler en première année de licence, puisque les jeunes Français affichent, au bout de cinq ans d'études, un taux d'obtention d'un master au bout de cinq ans d'étude plus élevé que le taux moyen dans le monde. Pour notre part, nous estimons qu'échouer une ou deux fois en licence a forcément des conséquences, ne serait-ce que sur le plan psychologique pour les élèves, mais aussi en termes de confiance à accorder à notre système de formation.
Par ailleurs, l'accompagnement à l'orientation que nous proposons a également vocation à constituer un élément d'égalité des chances, car on sait bien aujourd'hui que la mésinformation des jeunes produit beaucoup d'autocensure, et dissuade certains élèves, pourtant doués, d'envisager certaines filières, car ils considèrent qu'elles ne sont pas pour eux – c'est le cas pour certains élèves issus de milieux modestes.