Intervention de Maxime Minot

Réunion du mardi 20 février 2018 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaxime Minot :

Monsieur le ministre, après la réforme de l'université, vous dévoilez la réforme du baccalauréat, un vaste chantier qui présente au moins deux points communs avec celle engagée précédemment. Le premier est d'aborder la forme plutôt que le fond en ne visant que la finalité de l'examen et en ne prévoyant rien, ou si peu, au sujet des programmes et de la méthodologie d'enseignement : en d'autres termes, vous vous focalisez sur la méthode plutôt que sur l'objectif à atteindre. Par ailleurs, si vous semblez suivre une certaine logique, il me semble que celle-ci devrait être inversée : pourquoi ne pas prendre pour point de départ le primaire, pour consolider les fondamentaux avant de s'attaquer au baccalauréat et à l'université ?

Comme vous le savez, monsieur le ministre, il y a urgence à ce que l'école primaire puisse garantir que chaque élève entrant en sixième sache lire, écrire et compter. Or, comment le ferait-elle dans les territoires ruraux, où les classes sont sacrifiées au bénéfice de certains quartiers des villes ? Dans l'Oise, ce sont ainsi 46 fermetures de classes qui sont aujourd'hui envisagées – il devait même y en avoir 51, selon une première annonce –, contre 16 ouvertures. Inutile d'être premier en mathématiques pour remarquer qu'il y a là un déséquilibre important, inutile également d'être premier en géographie pour remarquer que ces fermetures concernent d'abord les écoles rurales !

Monsieur le ministre, une politique consistant à prendre à certaines écoles pour donner à d'autres ne peut constituer une politique viable et ambitieuse à long terme pour tous. Dédoubler là-bas et diviser ici n'est pas un procédé à la hauteur des enjeux auxquels l'école doit faire face pour nos enfants et pour l'avenir de notre pays. Une politique consistant à suivre uniquement une logique comptable et démographique n'est pas non plus la solution : les écoles rurales ont, elles aussi, des défis à relever. Après les déserts médicaux, prenez garde à ne pas créer des déserts éducatifs qui seraient une plaie de plus pour les territoires ruraux et remettraient un peu plus en cause leur survie.

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