Monsieur le ministre, je voudrais tout d'abord exprimer mon immense satisfaction face à ce nouveau bac : on va enfin casser la hiérarchie des filières et introduire plus de souplesse pour les choix personnels des lycéens. Comme vous l'avez dit, il faudra néanmoins veiller à éviter que la mise en place concrète des spécialités et leur répartition par « bassin » ne donne lieu à des concurrences délétères entre enseignants pour l'ouverture ou le maintien de telle ou telle spécialité ou option – comme chacun le sait, c'est parfois la course à l'échalote sur le terrain, et tout le monde a intérêt à éviter cela.
Ma question aurait peut-être davantage vocation à être adressée à Mme Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, mais je ne doute pas que vous puissiez y répondre, monsieur le ministre. J'aimerais savoir si les attendus du supérieur seront assez souples pour permettre à des lycéens d'accéder à la voie qu'ils souhaitent, même quand ils auront fait des choix de spécialités ou d'options paraissant peu adaptés, voire des erreurs de parcours – je pense par exemple au lycéen qui voudrait faire du droit sans avoir pris l'option « droit et grands enjeux du monde contemporain » en terminale, ou à celui qui aurait choisi de ne pas choisir et qui, après avoir privilégié les maths en première et les lettres en terminale, voudrait finalement aller faire des maths à l'université. Je vous pose cette question après avoir lu dans la presse un article au sujet de ce qui semble constituer un écueil à éviter, dans lequel un lycéen faisait cette réflexion : « On n'a plus intérêt à se planter de spécialité ! ».