Ma question porte sur l'enseignement des mathématiques, et plus particulièrement sur sa place dans la nouvelle organisation du lycée. Monsieur Mathiot, dans votre rapport, vous envisagiez de les faire figurer dans le tronc commun, parmi les matières enseignées à tous les élèves de première. Or, dans la maquette finalement dévoilée, elles ne figurent plus au rang de discipline obligatoire pour tous les élèves de première du lycée général. Cette décision a probablement été mûrement réfléchie, au regard de la place toute particulière qu'occupe l'enseignement des mathématiques dans la scolarité et dans l'imaginaire des élèves français. Alors que l'on veut abolir la hiérarchisation entre les filières, quel sort réserverez-vous à cette discipline, par excellence marqueur de la sélection ? Pouvez-vous nous éclairer sur votre choix ?
Si l'on en croit les enseignants, il était quasiment impossible de proposer un même enseignement à tous les profils d'élèves, tant les disparités de niveaux sont importantes dans cette matière. Si elles sont suivies, on peut espérer que les préconisations de l'important rapport Villani permettront d'améliorer le niveau des élèves en mathématiques et d'éviter les décrochages massifs que l'on observe en quatrième et en seconde dans cette matière…
N'y a-t-il pas une forme de contradiction à vouloir à la fois, comme le préconise Cédric Villani, renforcer cet enseignement dans le cursus des professeurs des écoles, mais également pour l'ensemble des Français – une récente étude semble indiquer que la très grande majorité d'entre eux ne sait pas faire une règle de trois… – tout en le sortant du tronc commun ?