Intervention de Pierre-Franck Chevet

Réunion du jeudi 22 février 2018 à 17h00
Commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires

Pierre-Franck Chevet, président de l'Autorité de sûreté nucléaire :

Cette anomalie a été détectée en interne en 2015. C'est bien plus tard, à la fin de l'année 2016, que l'ASN a été informée. Cela nous a conduits à faire une inspection au mois de février 2017, dont le rapport est accessible comme tous les rapports d'inspection. Nous nous sommes simplement aperçus que le problème était plus important ou sérieux que nous ne l'imaginions au vu des premières informations que nous avions recueillies.

Ce tronçon de tuyauterie qui traverse le bâtiment du réacteur et va alimenter la turbine devait être soumis à de très hautes exigences de qualité. Il était postulé qu'il ne pouvait pas rompre. L'analyse de sûreté a été faite en prenant cette hypothèse, mais elle ne pouvait évidemment être valable que si les tuyaux et soudures concernés remplissaient les plus hautes exigences de qualité. Or une partie de ces exigences, définies il y a bien longtemps, il y a une dizaine d'années, n'ont pas été répercutées sur les fournisseurs, qui, du coup, ne les ont pas respectées. Le sujet reste pour moi entièrement ouvert. Je suis très loin d'une conclusion puisque ces objets n'ont pas été fabriqués en suivant les hautes exigences dont le respect était nécessaire à leur fonction de sûreté. Pour l'instant, je considère que nous sommes plutôt au début d'un processus d'analyse parce que l'écart est très clair par rapport à ce qui aurait dû être fait. Je suis très loin d'être en mesure de confirmer ce qu'a dit EDF, selon qui cela n'aurait pas d'impact. Pour l'instant, la question est ouverte, et sérieuse.

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