On peut tout imaginer. De telles solutions entrent dans le cadre de la deuxième voie : nous acceptons qu'ils ne soient pas totalement inertes et nous prévoyons des « surcolisages » : nous mettons des colis dans d'autres colis. Mais si un incendie apparaît pour une autre raison, et que le suremballage se met à chauffer, l'intérieur va aussi finir par chauffer. Les problèmes ne sont donc pas résolus, et j'attends de connaître les résultats des recherches avant de prendre une position. La solution privilégiée pour l'instant est plutôt la première : rendre ces colis inertes avant de les stocker.
L'hypothèse d'un incendie est préoccupante, notamment suite aux retours d'expérience d'installations de stockage. J'ai été en charge de l'une de ces situations : en Alsace, StocaMine a créé un stockage pour des déchets nocifs, mais pas radioactifs, dans les anciennes mines de potasse d'Alsace. Des précautions quant à la nature des déchets introduits étaient évidemment prévues pour éviter les incendies. Il se trouve qu'une fois, un colis de déchets introduit était en combustion interne. Le stockage a péri des suites de l'incendie qui a touché l'installation.
L'autre exemple, dans le domaine radioactif, concerne l'installation américaine de défense du Waste Isolation Pilot Plant (WIPP), site de stockage géologique pour les déchets de la défense. Là aussi, un jour, des déchets qui n'étaient pas conformes à ce que l'on attendait ont été introduits, une réaction chimique a eu lieu et un incendie s'est déclaré. Cela a coûté très, très cher à l'installation qui a connu un long arrêt.
Ce sont des sujets sérieux, c'est pour cela que nous avons posé ces questions avec l'orientation dont je vous ai fait part.