Vous nous avez rassurés en nous expliquant, non seulement que les problèmes budgétaires n'affectaient nullement la sûreté de nos installations nucléaires, mais que, de surcroît, le « grand carénage » devrait se traduire par son renforcement, ce qui est plutôt positif. Pourtant, dans le même temps, vous avancez, pour expliquer les quatre événements de niveau 2 qui se sont produits en 2017, une double hypothèse : soit que des investigations plus poussées ont permis de déceler des failles qui n'avaient pas été détectées auparavant, soit que la sûreté s'est dégradée. Il y a là selon moi un paradoxe. En effet, si ces événements de niveau 2 n'étaient pas détectables auparavant, c'est donc que l'indicateur de sûreté était biaisé, et tout nous porte à douter de ce qu'il est aujourd'hui : si le niveau de sûreté ne se mesure pas à la quantité d'événements signalés, sur quelle base en effet pouvez-vous affirmer que nous avons en France un bon niveau de sûreté ?
Vous nous avez par ailleurs expliqué que l'IRSN avait un rôle d'expert, tandis que les arbitrages étaient du ressort de l'ASN. Pouvez-vous nous préciser ce qui, dans les choix que doit faire l'ASN, est susceptible de contrebalancer votre expertise technique sur la sûreté nucléaire ? Ne pensez-vous pas qu'il faudrait également joindre à cette expertise technique une expertise financière, dès lors que finit par se poser la question du coût marginal de la sûreté ? Quel arbitrage rendre lorsqu'il est préconisé d'augmenter le niveau de sûreté mais que le coût de cette augmentation est jugé financièrement disproportionné ?
En ce qui concerne ensuite les radiations auxquelles est susceptible d'être exposée la population, qu'est-ce qui procède de l'activité nucléaire civile, qu'est-ce qui procède de l'activité médicale et qu'est-ce qui procède de sources nucléaires extérieures ? De ces trois sources, laquelle a le plus d'impact sur la santé des Français ?