Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du mardi 13 mars 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation en syrie

Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères :

Madame la présidente de Sarnez, vous avez raison de le dire : la situation en Syrie est insupportable, insoutenable, intolérable, et il appartient à chacun de prendre ses responsabilités.

Vous l'avez dit, deux semaines après son adoption, la résolution du Conseil de sécurité prévoyant une trêve humanitaire de trente jours en Syrie est restée lettre morte – je tiens à dire qu'elle concerne toute la Syrie, que ce soit la Ghouta est, que ce soit Idlib, que ce soit Afrin. Elle reste lettre morte…

Hier soir, à New York, le Conseil de sécurité a fait un bilan d'étape de la résolution : il est accablant. Il ne s'est pas passé une seule journée sans que cette résolution n'ait été violée : violée, parce que le régime poursuit ses offensives et ses bombardements contre les zones habitées ; violée, parce que des centaines de civils qui attendent des soins médicaux urgents, souvent vitaux, n'ont pas pu être évacués et que les médicaments même sont retirés des convois humanitaires.

Or, cette résolution s'impose à toutes les parties. Tous les membres des Nations unies doivent se mobiliser pour qu'elle soit appliquée et mobiliser leurs opinions publiques afin qu'elle soit validée.

Cette responsabilité appartient en particulier aux États militairement engagés sur le terrain : c'est ce que je suis allé dire à Moscou et à Téhéran il y a quelques jours à la demande du Président de la République. C'est le cas de la Russie, qui apporte un soutien aérien aux opérations du régime dans la Ghouta sans lequel Bachar el-Assad ne pourrait pas poursuivre ses offensives. C'est aussi le cas de la Turquie : si ses préoccupations quant à la sécurité de sa frontière sont légitimes, elles ne justifient en aucun cas des opérations militaires aboutissant à mettre gravement en danger les populations civiles.

Dans l'immédiat, il faut créer toutes les conditions pour que la trêve soit mise en oeuvre. Nous faisons valoir le droit international contre la guerre. C'est ce que le Président de la République a dit très clairement hier soir.

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