Intervention de Philippe Gomès

Séance en hémicycle du mardi 13 mars 2018 à 15h00
Consultation sur l'accession à la pleine souveraineté de la nouvelle-calédonie — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gomès :

Cet article, comme l'ensemble du dispositif, fait l'objet d'un consensus. Le consensus, c'est le mode de décision océanien, le mode de décision de notre région. Chez nous, en effet, une décision à 52 % contre 48 % ne signifie pas grand-chose : ce n'est qu'un rapport arithmétique et, dans notre région, la politique ne peut se limiter à un rapport arithmétique.

C'est grâce au consensus qui s'attache à ce projet de loi organique, à l'Accord de Nouméa et aux accords de Matignon que nous sommes là où nous en sommes aujourd'hui, à quelques encablures du référendum d'autodétermination.

Le consensus de type calédonien, océanien ou mélanésien suppose que tous parviennent à se mettre d'accord. Il repose sur la nécessité de faire des pas les uns vers les autres pour trouver les équilibres nécessaires. Le consensus, on ne le fait pas tout seul.

Parmi les interventions prononcées dans la discussion générale, j'ai été très choqué par celle de M. Corbière, qui a salué l'ensemble du processus, les accords de Matignon et de Nouméa, puis la mémoire des hommes qui ont permis tout cela : si la mémoire des hommes qu'il a salués – Jean-Marie Tjibaou et Yeiwéné Yeiwéné – est infiniment respectable, il n'est pas possible de ne pas saluer en même temps celle de Jacques Lafleur. C'est Jacques Lafleur qui, chez les non-indépendantistes, a pris la responsabilité de la signature de ces accords. C'est parce que Jacques Lafleur les a signés et qu'il a pris cette responsabilité immense envers les Calédoniens et envers l'histoire que nous sommes là aujourd'hui.

Je veux donc réparer cette injustice commise voilà quelques minutes. La place de la Nouvelle-Calédonie, aujourd'hui, dans la France et dans la paix, nous la devons aussi à Jacques Lafleur, aux côtés de Jean-Marie Tjibaou.

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