Les échanges internationaux sont en effet une excellente initiative. Il existe de nombreux moyens de communiquer et la France est un peu en pointe dans ce domaine. Par exemple, chaque centrale nucléaire française possède un compte Twitter. Pour avoir travaillé auparavant dans un autre secteur industriel, je peux vous dire que j'ai été très étonnée de découvrir le nombre des échanges internationaux dans le domaine nucléaire, que ce soit entre autorités de sûreté ou entre associations analogues à la nôtre – je suis moi-même vice-présidente de l'European nuclear society, qui rassemble l'ensemble des sociétés nucléaires européennes.
Il faut savoir aussi que les exploitants s'auditent les uns les autres pour évaluer la sûreté de leurs installations, ce qui est assez incroyable… La World association of nuclear operators (WANO), l'association mondiale des exploitants, qui a une antenne à Paris, organise ainsi des audits qui permettent aux exploitants de s'échanger des conseils et de s'évaluer réciproquement ; et ils se jugent sévèrement car, comme on l'a dit, lorsqu'un accident nucléaire se produit quelque part dans le monde, il concerne le monde entier. Aux États-Unis, c'est l'INPO (Institute of nuclear power operations), membre de la WANO, qui organise ce type d'audits. La note que l'INPO attribue à un directeur de centrale est extrêmement importante pour son évolution de carrière.
Beaucoup de choses sont faites ; ce n'est certainement pas suffisant, mais on constate que les demandes d'échanges internationaux sont de plus en plus nombreuses. Actuellement, par exemple, l'Autriche et la République tchèque discutent beaucoup des questions de sûreté nucléaire. Les enjeux étant transfrontaliers, certains projets nucléaires font l'objet de débats transfrontaliers.
Sur l'extension du PPI, il m'est difficile de vous répondre, car c'est un sujet que je connais mal.