Certes, mais, pour l'avoir pratiqué au moins une fois à Saclay, je peux vous dire que ce type d'inspection qui a le mérite d'être totalement transparent, est très instructif pour les membres de la CLI, qui sont présents et participent aux discussions.
Quant à l'extension du PPI, je crois – c'est un point de vue personnel – que c'est une erreur. Outre que cela va considérablement compliquer la gestion du PPI, elle ne me paraît pas justifiée. Je vais citer un exemple qui n'est pas forcément très révélateur mais, si l'on regarde ce qui a été fait à Fukushima, tout le monde reconnaît, y compris l'IRSN, qu'on est parfois allé un peu trop loin. Je suis donc prudent sur ce point. Lors de quelques événements autour de Cadarache ou à l'occasion d'exercices qui mobilisaient les pouvoirs publics et au cours desquels il fallait informer la population et organiser des évacuations, j'ai pu constater combien il était difficile de gérer la proximité des centres avec rigueur et exhaustivité. Je me demande donc si l'on n'est pas allé trop loin, car je ne vois pas comment on pourrait gérer un périmètre de vingt kilomètres avec la même rigueur. À moins de distinguer différentes zones à l'intérieur de ce périmètre, mais cela devient très complexe.
De plus, Dominique Minière vous l'a expliqué, EDF a pour objectif, en matière de sûreté des réacteurs, de faire en sorte, grâce à l'adjonction de moyens supplémentaires, qu'un éventuel accident grave ne produise plus, à l'extérieur de la centrale, des rejets susceptibles d'affecter les populations. On peut donc d'autant plus s'interroger sur une telle extension du PPI, qui rendra les évacuations ingérables dans certaines régions. Je sais, par expérience, les difficultés que cela peut poser dans un périmètre de quelques kilomètres : sur vingt kilomètres, cela va devenir très, très compliqué. Mais c'est là un point de vue personnel, lié à mon expérience.