Les choses ont évolué, dans ce domaine. Il y a plusieurs années, l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) a constaté que ce qu'on lui envoyait ne correspondait pas tout à fait à ce qui était déclaré. Elle a trouvé un moyen de rétorsion très efficace, en menaçant les exploitants qui s'amusaient à ce petit jeu de ne plus prendre leurs déchets tant qu'ils ne s'étaient pas mis au carré, quitte à leur faire refaire entièrement les dossiers. De fait, une installation nucléaire qui ne peut plus évacuer ses déchets se retrouve rapidement étouffée et ne peut plus fonctionner. Cette mesure a donc produit des effets. Il se trouve qu'il y a quelques semaines, j'ai participé au groupe d'experts qui a procédé à la nouvelle évaluation de la sûreté de l'installation de Soulaines, qui accueille les déchets de moyenne et faible activité, et l'ANDRA a indiqué explicitement, à cette occasion, que les choses avaient évolué, dans la mesure où les exploitants s'attachent à n'envoyer que ce qu'ils ont déclaré. Il n'y a donc pratiquement plus d'écart.
Certains transports pourraient être effectués par la route et par le fer mais, par souci de simplicité, on privilégie la route. Pour évacuer les déchets de Cadarache, par exemple, il faudrait les apporter dans une gare de triage proche de Marseille, puis les convoyer par le train jusqu'à Reims, et enfin les acheminer par camion jusqu'à Soulaines. En outre, les études menées sur les emballages montrent que les conséquences d'un accident lié à ce type de déchets seraient très limitées. Quant à l'impact médiatique d'un tel accident, je ne suis pas capable de l'évaluer, mais il serait certain, vous avez raison.