Intervention de Maurice Mazière

Réunion du jeudi 8 mars 2018 à 9h00
Commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires

Maurice Mazière, porte-parole de la Société française d'énergie nucléaire (SFEN) :

Sur ce sujet, je peux vous dire, ce n'est pas un secret, que la loi nous impose d'analyser, dans les études de sécurité, différents scénarios afin d'évaluer les moyens de résistance de l'installation. Or, le spectre de ces scénarios est très large, puisqu'il s'étend des actes de malveillance susceptibles d'être commis par un insider – un agent EDF qui, parce qu'il n'a pas perçu sa prime, déciderait de nuire au bon fonctionnement de l'installation, par exemple – jusqu'au camion rempli d'explosifs qui parviendrait à franchir les barrages de sécurité – ce qu'on appelait, à l'époque où j'étais en fonction, le « camion du Liban ».

Ce qui a changé, c'est que nous sommes aujourd'hui obligés de prendre en compte l'émergence de nouvelles menaces. Or, comme nous ne connaissons pas les scénarios proposés dans le rapport de Greenpeace, il nous est difficile de nous prononcer sur ce point. Toutefois, j'imagine mal que ces sujets n'aient pas été étudiés par les instances chargées de gérer ces problèmes. Quant à savoir ce qu'il en est sorti, il est difficile de le savoir, car on se heurte à la confidentialité des études. De fait, on ne peut pas rendre publics tous les moyens envisagés pour contrecarrer d'éventuelles attaques car, en l'espèce, il s'agit un peu – et l'expression n'est pas péjorative – d'un jeu de gendarmes et de voleurs ou de cow-boys et d'Indiens : les uns veulent commettre des malversations, les autres essaient de les en empêcher.

De nombreux scénarios ont donc été étudiés. Actuellement, de nouvelles menaces apparaissent, mais je fais confiance au système ; il n'est certainement pas parfait, mais il a sans doute commencé à les examiner.

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