Je m'étonne que personne ne relève un évident principe de réalité, et je me demande si certains, ici, ont eu l'habitude de gérer des budgets : si vous donnez trois milliards d'euros à la marine – ou à l'armée de l'air ou à l'armée de terre –, cela ne veut pas dire qu'elle pourra les utiliser dans l'année. Les responsables des programmes relatifs à l'immobilier et aux infrastructures, que j'ai pu interroger, m'ont confirmé qu'il fallait deux à trois ans pour engager les fonds accordés, compte tenu des procédures – notamment les appels d'offres – à respecter. Il en va de même pour les commandes de matériels. Si vous commandez trente Rafale aujourd'hui, ils ne seront livrés pas dans l'année !
Il me paraît donc tout à fait logique que la trajectoire prévoit des budgets supplémentaires à partir de 2023 : c'est à partir de ce moment-là qu'arriveront les réalisations de travaux ou les commandes de matériels. C'est un problème plus pratique que budgétaire.