Même avis : je comprends que par cet amendement sibyllin, Monsieur le député, vous souhaitez ouvrir un débat de fond. Je souscris pleinement à l'argument de la complémentarité entre les deux composantes, que nous avons décidé de conserver. La grande force de la composante océanique, en effet, tient à sa totale discrétion ; son inconvénient, au contraire, est lié à l'absence totale de démonstrativité en amont, par exemple dans le cadre d'un processus de résolution de crise – précisément ce que la composante aéroportée permet.
J'ajoute une observation sur le contexte : si nous venons, à l'occasion de l'examen d'un autre amendement, de confirmer notre engagement total à respecter les obligations que nous avons contractées par les traités que nous avons signés, nous ne pouvons néanmoins qu'observer qu'aujourd'hui, la tendance n'est pas au désarmement nucléaire mais plutôt à la prolifération dans des États qui ne sont pas dotés de l'arme nucléaire et qui ne devraient pas avoir vocation à l'être. Compte tenu des circonstances, il me semble donc que les obligations de la France telles qu'elles sont fixées et respectées doivent être conservées en l'état.