La coopération nécessite la définition d'un besoin capacitaire commun et, si possible, d'une doctrine commune. Il ne vous aura pas échappé qu'il s'agit d'un travail long et que c'est un chemin ardu que nous allons emprunter. En particulier, et c'est le sens de l'initiative européenne d'intervention qu'a lancée le président de la République, parce qu'il faut que nous partagions la même culture stratégique en matière de doctrine avec nos partenaires européens, en premier lieu avec les principaux d'entre eux. C'est un sujet militaire, qui est aussi extrêmement politique, en particulier s'agissant de la coopération avec l'Allemagne. La France partage la même culture stratégique avec le Royaume-Uni – c'est le produit de son histoire –, elle a développé et organisé des armées capables d'intervenir loin du territoire national, à nos franges, là où les menaces pèsent sur notre sécurité. Tel n'est pas le cas de l'Allemagne, pour des raisons historiques, et tel n'est pas le cas de nombreux pays de l'Union européenne.
Nous travaillons donc à la définition de cette culture stratégique commune qui devrait naturellement entraîner une conception commune des équipements que nous aurons à mettre en oeuvre. Ceci étant, nous partageons des choses avec l'Allemagne : nos deux pays sont membres de l'OTAN et, nous partageons l'expérience de la confrontation avec l'Est. Cela nous permet de développer des programmes communs, à l'image du char de combat futur.