Intervention de général Jean-François Ferlet

Réunion du jeudi 8 mars 2018 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

général Jean-François Ferlet, directeur du renseignement militaire :

Nous devons donc recruter et, comme je l'ai déjà dit, travailler sur l'attractivité des métiers du renseignement. Compte tenu du contexte sécuritaire dans lequel nous vivons, nous n'avons pas trop de mal à recruter, du moins des spécialistes de haut niveau. Mais il est plus difficile de recruter des experts de catégorie B, et surtout de les fidéliser car ces experts sont très demandés dans le monde civil Souvent, ils viennent chez nous pour une première expérience, pour se faire un CV, puis ils vont chercher un autre emploi à l'extérieur. C'est un problème.

Aujourd'hui, le CNR-LT nous aide à travailler sur la mobilité interservices, pour proposer à chacun d'entre eux des parcours attractifs, valorisants et qualifiants. Même dans le domaine des RH, il faut faire preuve d'innovation et sortir des schémas traditionnels de recrutement et de déroulement de carrière. Nous devons construire des « boîtes à outils » innovantes en matière de recrutement, et combler nos carences avec d'autres types de contrats afin de faire face à ces missions, malgré la concurrence du monde civil. Nous avons de nombreux projets, et j'y reviendrai, si vous le voulez, à l'occasion des questions.

Nous nous intéressons aussi au télétravail, qui n'est peut-être pas assez exploité dans le domaine du renseignement. Tout n'est pas classifié dans ce que nous traitons, et un certain nombre de tâches peuvent être sous-traitées, notamment en télétravail. Nous travaillons, là encore, en lien étroit avec la direction des ressources humaines du ministère des Armées.

La dernière question que je souhaitais aborder est celle de la biométrie. Dans la nouvelle loi de programmation militaire, celle-ci fait l'objet d'une avancée notable, que nous appelions de nos voeux.

Jusqu'à présent, nous étions très contraints dans le domaine de la biométrie, dans la mesure où l'on ne pouvait faire de relevés biométriques que sur les personnes neutralisées ou capturées, ou sur les personnes que nous recrutons – les personnels civils de recrutement local (PCRL) – pour accomplir différentes tâches sur nos emprises en opérations.

Nous avons obtenu de pouvoir appliquer ces techniques de biométrie un peu plus largement à toute personne représentant une menace pour la sécurité de nos forces ou des populations civiles locales. Cela ouvre, par exemple, des perspectives d'identification de terroristes qui se seraient dissimulés au sein de la population locale, à partir de traces relevées sur des engins explosifs ou des caches d'armes.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.