Intervention de Florence Parly

Séance en hémicycle du mardi 20 mars 2018 à 15h00
Programmation militaire pour les années 2019 à 2025 — Présentation

Florence Parly, ministre des armées :

Monsieur le président, monsieur le président et rapporteur de la commission de la défense nationale et des forces armées, mesdames et messieurs les députés, la France a besoin de sa défense. Partout dans le monde, nos soldats, nos marins, nos aviateurs se battent pour nous. Ils combattent contre le terrorisme, pour nos valeurs. Ils risquent leur vie pour notre sécurité, pour notre liberté. Partout en France, nos militaires assurent notre protection au quotidien dans le cadre de l'opération Sentinelle. Ils s'entraînent et font vivre des villes entières dans leurs régiments ou sur leurs bases. Partout dans notre pays, civils et militaires de la défense travaillent sans compter, avec un seul but : servir notre pays, le servir pleinement.

Je voudrais rendre hommage ici, devant vous, à ceux qui sont tombés pour notre pays, à celles et ceux qui sont rentrés d'opérations atteints dans leur chair ou dans leur esprit, à leurs camarades, à leurs familles et à leurs proches car, rappelons-le, c'est un soldat qu'on recrute, mais c'est une famille entière qui s'engage. Nos concitoyens doivent savoir ce qu'ils doivent à l'engagement inconditionnel de ces femmes et de ces hommes, au travail et au courage des 270 000 civils et militaires de la défense, à toutes leurs familles, qui vivent au rythme des engagements, à cette fierté teintée d'angoisse des opérations. La mission de nos militaires n'a rien d'ordinaire. Il n'est pas ordinaire de risquer sa vie au quotidien. Eux, peut-être, s'habituent à l'extraordinaire. Notre rôle, à nous, est de ne jamais l'oublier.

Depuis des années pourtant, avons-nous été à la hauteur de leur engagement ? Avons-nous réellement pris la mesure des menaces qui pèsent durablement sur la sécurité du monde ? Avons-nous répondu à cet écho qui nous vient des dunes du Sahel ou du large de la Méditerranée ? Avons-nous entendu l'appel pourtant si vif qui résonne de la base aérienne de Mont-de-Marsan aux terrains d'entraînement de Mourmelon ? La réponse est non. Depuis des décennies, nous ne sommes pas à la hauteur. Depuis des années, nous imposons à nos armées un grand écart intenable, qui ne pouvait plus durer : d'un côté, plus d'engagements, des engagements nécessaires, menés avec courage et succès ; de l'autre, des moyens toujours plus réduits, des effectifs toujours plus faibles, des programmes d'armement toujours plus retardés, quand ils ne sont pas annulés. Cela devait cesser.

Si je viens cet après-midi, la tête haute, présenter ce projet de loi de programmation militaire, c'est que j'ai une nouvelle à annoncer : le temps des sacrifices est révolu, le renouveau de nos armées commence. Le projet de loi de programmation 2019-2025 est une réponse à l'appel de nos armées. C'est une réponse à la hauteur du courage de nos militaires et de la force de leurs familles. C'est une réponse pour la défense de la France, pour protéger pleinement les Français des menaces d'aujourd'hui et de demain.

Ces menaces, nous les connaissons, nous les prévoyons, nous les anticipons. La revue stratégique de défense et de sécurité nationale 2017, dont les conclusions ont été approuvées par le Président de la République en octobre dernier, nous a permis de les identifier et de disposer d'une analyse précise, fine, des enjeux et des menaces, afin de bâtir une loi de programmation militaire qui y réponde au mieux.

Le premier des constats de cette revue est que le monde est plus imprévisible, plus dangereux, plus belliqueux. Le terrorisme reste le premier fléau que nous devons affronter. Si Daech est au sol, ses métastases sont encore bien vivaces. Face au terrorisme, nous ne pouvons ni devons baisser la garde. Nous devons être fermes, inflexibles et combattre jusqu'au bout. Nous ne devrons avoir ni états d'âmes ni angélisme mal placé.

En outre, les puissances s'arment ; elles affirment leur force et leur pouvoir par tous moyens. L'attaque de Salisbury nous a montré qu'une grande puissance, la Russie, n'avait pas hésité à employer une arme chimique interdite sur le sol européen et que nous devrons être toujours extrêmement vigilants.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.